Wednesday, October 16, 2019

Beast

He who makes a beast of himself gets rid of the pain of being a man.

(Samuel Johnson, extrait // excerpt, Anecdotes of the Revd. Percival Stockdale)
Back // De retour

I am back here after Tumblr deleted my blog several times for no reason // Je suis de retour ici après que Tumblr ait supprimé mon blog plusieurs fois sans raison.

Saturday, October 1, 2016

To my readers:

This blog is not maintained anymore.  Please find my updated blog at http://tachikwe.tumblr.com/

A mes lecteurs:

Ce blog n'est plus tenu à jour.  Retrouvez-moi sur http://tachikwe.tumblr.com/

Saturday, September 18, 2010

Voyageur

Combien ces vaisseaux, entourés d'eau de tous côtés, lui étaient supérieurs! Ils flottaient; la mer salée les menait partout où il leur plaisait d'aller. En les contemplant, il sentait un courant de sympathie venir à lui de ces énormes masses; elles étaient chargées d'un message à son adresse. Mais, au commencement, il ne comprit pas ce message; et puis il trouva le mot juste dont il fallait qualifier la nature de ces bateaux: c'était "superficiel": ils restaient à la surface de l'eau. C'est en cela que résidait leur puissance. Le danger pour un bateau, c'est d'aller au fond des choses, d'échouer. Les vaisseaux sont creux, c'est le secret de leur existence; les plus grandes profondeurs sont à leur service tant qu'ils restent creux.

(Karen Blixen, extrait // excerpt, Contes d'Hiver)

Power

...chosen are those artists who penetrate to the region of that secret place where primeval power nurtures all evolution. There, where the power-house of all time and space -- call it brain or heart of creation -- activates each function; who is the artist who would not dwell there? In the womb of nature, at the source of creation, where the secret key to all lies guarded.

(Paul Klee, extrait // excerpt, On Modern Art, 1924)

Tuesday, October 27, 2009

Schrödinger's Cat

"Le roi de la mer du Sud s’appelait Shu, le roi de la mer du Nord s’appelait Hu, et le roi du Centre s’appelait Indétermination. Shu et Hu rendaient fréquemment visite à Indétermination, qui les accueillait avec beaucoup d’urbanité. Shu et Hu, désirant lui exprimer leur reconnaissance, lui dirent : "Tous les hommes ont sept orifices qui leur permettent de voir, d’entendre, de manger et de sentir ; vous seul en êtes dépourvu. Si nous vous percions ces orifices? " Et chaque jour ils lui percèrent un orifice ; le septième jour c’en était fait d'Indétermination: il était mort."

(莊子, extrait // excerpt, 南華眞經)

Saucisses

"Que sont une terre et sa nature sans ceux qui l'habitent, lui donnent un nom et construisent son histoire? Sur quoi repose l'existence de ces gens qui habitent ces paysages somptueux, cette terre si rude? L'environnement peut-il modeler les hommes? Est-il possible de penser que la nature les grandit, les transforme pour le meilleur ou le pire? [...]
- Unnur, tu vas prendre un hamburger ou un hot dog quand nous serons arrivés à Hella?
Je suis brutalement tirée de mes réflexions et je ralentis un peu. La question provient du dessous de la visière du photographe que je croyais profondément endormi.
- On est en pleine nuit, Sigurgeir, tout est fermé à Hella.
- Et si on se grillait des saucisses au refuge de Nyidalur?
- On pourrait faire ça.
- Tu l'imagines comment, le paradis?
- Le paradis...? Je crois qu'il pourrait être tout à fait comme ça. Sables noirs, glaciers étincelants, taches vertes de végétation. Tu files à toute allure et droit devant toi, il y a le sud.
Il relève sa casquette, se redresse et scrute le paysage. Je rajoute doucement:
- Peut-être que le désert de Sprengisandur porte en lui les ombres d'êtres non encore modelés et les histoires encore non vécues des futures générations.
Il s'allonge à nouveau et rabaisse sa casquette sur ses yeux.
- Réveille-moi à Nyidalur."

(Unnur Jökulsdóttir, extrait // excerpt, Íslendingar)

Wednesday, September 2, 2009

Errant

"Non, il pense qu'en vérité il a toujours habité dans cette
ville-là, qu'il y est né et qu'il y a été élevé.
Quoi d'étonnant si l'esprit ne se souvient pas de ses anciennes
demeures, qu'il habita et où il naquit jadis,
Puisque ce monde, à l'instar du sommeil, le recouvre, comme
les nuages qui recouvrent les étoiles;
D'autant qu'il a parcouru tant de cités et que la poussière
n'a pas été encore balayée de sa faculté de perception
Et qu'il n'a pas fait non plus d'ardents efforts pour que son
cœur devienne pur et contemple le passé,
De telle sorte que son cœur puisse jeter un coup d'œil par
l'ouverture de ce mystère et puisse voir ouvertement le
commencement et la fin."

(جلال الدین محمد بلخى, extrait // excerpt, مثنوی معنوی, trad. inconnue // unknown transl.)