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Thursday, September 4, 2008

Corbeau

Si on avait demandé à Lodvig comment il se sentait, en admettant qu'il ait été capable de répondre, il aurait sans doute déclaré que tout allait bien. Il avait chaud, il n'avait mal nulle part, il était simplement en train de mourir, entouré d'une très grande beauté.
Mais soudain un bruit inconnu lui écorcha les oreilles, un bruit agaçant qui l'arracha à son état d'extase. [...] Quelques instants plus tard, ses oreilles congelées saisirent les bribes d'une voix criarde:
"A gauche, à gauche. Ho, ho, espèce d'enfoiré, ho, ho!"

(Jørn Riel, Racontars Arctiques, extrait // excerpt, trad. // transl. S. Juul et B. Saint Bonnet)

Tuesday, June 10, 2008

Erected

Were apin rapin tapin catharsis
You get torn down and I get erected
My blood is working but my, my heart is
Dead

(Pixies, extrait // excerpt, Dead)

Promotion

Quant à toi, mort, et toi, amère étreinte de la mortalité...il est vain d'essayer de m'effrayer

Pour accomplir sa tâche sans sourciller arrive l'accoucheur,
Je vois la main experte qui presse, reçoit, soutient,
Je m'étends au seuil des exquises portes flexibles...j'observe la sortie, j'observe la délivrance et la libération

Quant à toi, cadavre, je pense que tu fais un bon fumier et ne m'en offusque point,
Je sens le doux parfum des roses blanches qui s'épanouissent,
Je touche les lèvres feuillues...je touche les seins satinés des melons.

Quant à toi, vie, je crois que tu es le résidu de maintes morts,
Nul doute que je ne sois moi-même déjà mort dix mille fois.

Je vous entends murmurer là-bas, ô astres célestes,
Ô soleils...ô herbe des tombes...ô transferts et promotions perpétuels...si vous ne dites rien, comment puis-je dire quoi que ce soit?

De l'étang vaseux au fond de la forêt d'automne,
De la lune qui suit la pente abrupte du crépuscule gémissant,
Dansez, éclats de jour et de nuit...dansez sur les tiges sombres qui croupissent dans la fange,
Dansez au son de la plainte inarticulée des branches sèches.

Je m'élève au-delà de la lune...je m'élève au-delà de la nuit,
J'aperçois dans ce chatoiement blafard le reflet des rayons du soleil,
Et débouche sur le foyer immuable, au-delà de ses rejetons, grands ou petits.

(Walt Whitman, extrait // excerpt, Feuilles d'herbe // Leaves of Grass, trad. // transl. E. Athenot)

Monday, December 17, 2007

Wave

Cease to resist, giving my goodbye
Drive my car into the ocean
You'll think i'm dead, but I sail away
On a wave of mutilation
A wave
Wave

(Pixies, extrait // excerpt, Wave of Mutilation)

Saturday, August 4, 2007

Mort

"Habitue-toi en second lieu à penser que la mort n’est rien pour nous, puisque le bien et le mal n’existent que dans la sensation. D’où il suit qu’une connaissance exacte de ce fait que la mort n’est rien pour nous permet de jouir de cette vie mortelle, en nous évitant d’y ajouter une idée de durée éternelle et en nous enlevant le regret de l’immortalité. Car il n’y a rien de redoutable dans la vie pour qui a compris qu’il n’y a rien de redoutable dans le fait de ne plus vivre. Celui qui déclare craindre la mort non pas parce qu’une fois venue elle est redoutable, mais parce qu’il est redoutable de l’attendre est donc un sot.

C’est sottise de s’affliger parce qu’on attend la mort, puisque c’est quelque chose qui, une fois venu, ne fait pas de mal. Ainsi donc, le plus effroyable de tous les maux, la mort, n’est rien pour nous, puisque tant que nous vivons, la mort n’existe pas. Et lorsque la mort est là, alors, nous ne sommes plus. La mort n’existe donc ni pour les vivants, ni pour les morts puisque pour les uns elle n’est pas, et que les autres ne sont plus. Mais la foule, tantôt craint la mort comme le pire des maux, tantôt la désire comme le terme des maux de la vie.

Le sage ne craint pas la mort, la vie ne lui est pas un fardeau, et il ne croit pas que ce soit un mal de ne plus exister. De même que ce n’est pas l’abondance des mets, mais leur qualité qui nous plaît, de même, ce n’est pas la longueur de la vie, mais son charme qui nous plaît. Quant à ceux qui conseillent au jeune homme de bien vivre, et au vieillard de bien mourir, ce sont des naïfs, non seulement parce que la vie a du charme, même pour le vieillard, mais parce que le souci de bien vivre et le souci de bien mourir ne font qu’un."

(Epicure)

Route

"Que l'angoisse de mon coeur jamais ne se retire.
Que jamais je n'aie la paix.
Que jamais je ne me réconcilie avec la vie,
non plus qu'avec la mort.
Que ma route soit sans fin, vers un but inconnu."

(Pär Lagerkvist, extrait // excerpt, Pays du soir, trad.)