Saturday, August 4, 2007

Immensité

"Ne cherche pas l'horizon,
Comme moi tu es infini;
Ni non plus les raisons,
Notre rencontre était prévue.

Sois chez moi, chez toi;
Sois le roi,
Un règne de liberté.
Vois-tu les richesses de ton royaume?
Diamants de glace,
Verts jade,
Lacs de perle,
Saphirs profonds.
Rien ici n'est servile,
Alors même que tout t'embrasse.

Tends le cou comme les loups;
J'en tirerai tes peines serrées.
Montre le torse, ouvre les bras;
Je multiplierai ta joie.

Qui es-tu à qui je m'abandonne si facilement,
moi de nature si pudique?
Qui es-tu qui te donne?

Je suis l'espace du vent,
L'horloge où s'arrête le temps que tu connais,
Car sur moi se déroule le tapis des âges.
Je suis la terre des nuits d'encre,
La cathédrale des soyeuses aurores boréales.
Je suis la maison du froid,
Le refuge d'innombrables silences,
La grande scène immobile.
Je suis le territoire des désires carnivores,
Des dangers primaires.
Je suis l'oeuvre des dieux,
Le Grand Exutoire.
Je suis le bout du monde,
Son commencement.
Je suis toutes directions,
Tous les possibles.

Je suis
l'immensité"

(Isabelle Lessard, panneau sur la route de la Baie James, Québec)

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Path

"Close the doors, put out the light
You know they won't be home tonight
The snow falls hard and don't you know
The winds of Thor are blowing cold
They're wearing steel that's bright and true
They carry news that must get through

They choose the path where no-one goes
They hold no quarter,
They hold no quarter."

(Led Zeppelin, extrait // excerpt, No quarter)

Mort

"Habitue-toi en second lieu à penser que la mort n’est rien pour nous, puisque le bien et le mal n’existent que dans la sensation. D’où il suit qu’une connaissance exacte de ce fait que la mort n’est rien pour nous permet de jouir de cette vie mortelle, en nous évitant d’y ajouter une idée de durée éternelle et en nous enlevant le regret de l’immortalité. Car il n’y a rien de redoutable dans la vie pour qui a compris qu’il n’y a rien de redoutable dans le fait de ne plus vivre. Celui qui déclare craindre la mort non pas parce qu’une fois venue elle est redoutable, mais parce qu’il est redoutable de l’attendre est donc un sot.

C’est sottise de s’affliger parce qu’on attend la mort, puisque c’est quelque chose qui, une fois venu, ne fait pas de mal. Ainsi donc, le plus effroyable de tous les maux, la mort, n’est rien pour nous, puisque tant que nous vivons, la mort n’existe pas. Et lorsque la mort est là, alors, nous ne sommes plus. La mort n’existe donc ni pour les vivants, ni pour les morts puisque pour les uns elle n’est pas, et que les autres ne sont plus. Mais la foule, tantôt craint la mort comme le pire des maux, tantôt la désire comme le terme des maux de la vie.

Le sage ne craint pas la mort, la vie ne lui est pas un fardeau, et il ne croit pas que ce soit un mal de ne plus exister. De même que ce n’est pas l’abondance des mets, mais leur qualité qui nous plaît, de même, ce n’est pas la longueur de la vie, mais son charme qui nous plaît. Quant à ceux qui conseillent au jeune homme de bien vivre, et au vieillard de bien mourir, ce sont des naïfs, non seulement parce que la vie a du charme, même pour le vieillard, mais parce que le souci de bien vivre et le souci de bien mourir ne font qu’un."

(Epicure)

Collines

"Il doit y avoir
L'autre côté de ces collines."

(Guillevic)

Armoire

"L'armoire était de chêne et n'était pas ouverte."

(Guillevic)

Music

"Information is not Knowledge
Knowledge is not Wisdom
Wisdom is not Truth
Truth is not Beauty
Beauty is not Love
Love is not Music
Music is THE BEST"

(Frank Zappa)

Dream

"So now, 40 years later, you can go up on a steep hill in Las Vegas and look West, and with the right kind of eyes you can almost see the high-water mark -- that place where the wave finally broke and rolled back."

(Hunter S. Thompson, extrait // excerpt, Fear and loathing in Las Vegas)

Route

"Que l'angoisse de mon coeur jamais ne se retire.
Que jamais je n'aie la paix.
Que jamais je ne me réconcilie avec la vie,
non plus qu'avec la mort.
Que ma route soit sans fin, vers un but inconnu."

(Pär Lagerkvist, extrait // excerpt, Pays du soir, trad.)

Nuages

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m'est restée jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"

(Charles Baudelaire, extrait // excerpt, Petits poèmes en prose)

Souffrance

"La souffrance...
mais voyons, c'est l'unique moteur de la conscience !"

(Fedor Dostoievski, extrait // excerpt, trad.)

Monstres

"Quiconque lutte contre les monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même, et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour."

(Friedrich Nietzsche, extrait // excerpt, Par delà le Bien et le Mal, trad.)

Comfort

"Comfort and conformity are my two biggest enemies."

(GG Allin)

Ivre

"Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise."

(Charles Baudelaire, extrait // excerpt, Petits poèmes en prose)

Breeze

"They call me the breeze, I keep blowing down the road
They call me the breeze, I keep blowing down the road
I aint got me nobody, I aint carrying me no load
Aint no change in the weather, aint no change in me
Aint no change in the weather, aint no change in me
I aint hidin from nobody, aint nobody hidin from me
I got that green light, babe, I got to keep moving on
I got that green light, babe, I got to keep moving on
I might go out to California, might go down to Georgia, might stay home"

(J. J. Cale, extrait // excerpt, Call me the breeze)

Traces

"J'écoute le vent, il efface mes traces.
Le vent qui ne se souvient de rien
et ne comprend ce qu'il fait ni ne s'en inquiète,
mais qui est si beau à écouter.
Le vent doux,
doux comme l'oubli.

Lorsque poindra l'aube nouvelle
je poursuivrai ma route.
Dans l'aube sans vent j'entamerai la marche
à nouveau
posant mon tout premier pas
dans le sable merveilleusement intact."

(Pär Lagerkvist, extrait // excerpt, Pays du soir, trad.)